Aucune réflexion préalable sur la démocratisation des Arts et de la culture au lycée n’a été menée par le ministère.

Le SNES-FSU a demandé des possibilités de dérogation pour les élèves qui souhaiteraient suivre un enseignement artistique au lycée et une valorisation des options facultatives. Il n’a pas été entendu.

Des options en danger à terme

Les options ne sont pas financées et devront être prises sur la marge horaire octroyée à chaque lycée, tout comme les groupes et l’accompagnement. Elles ne comptent plus au baccalauréat que dans le cadre du contrôle continu. Pour retrouver leur poids actuel, il aurait fallu qu’elles bénéficient d’un coefficient 8 !

Programmes

Les programmes de musique et d’arts plastiques ont été conçus dans la logique de ceux du collège, ce qui peut être déroutant pour les collègues enseignant en lycée (programmes spiralaires). Ils sont, de plus, curriculaires en musique avec un seul texte pour la Première et la Terminale.

La pratique reste au cœur de ces disciplines. Pour les sept enseignements, les programmes permettront une grande liberté pédagogique. Ils sont parfois très denses (en arts plastiques par exemple) et engagent les professeurs à faire des choix pour construire un projet d’enseignement pertinent en fonction des profils d’élèves, ce qui pour certains enseignements interroge quant à la construction d’une culture commune.

Épreuves de spécialité de fin de Première

Pour les élèves renonçant à la spécialité en Terminale, l’épreuve est assez lourde. Dans certaines disciplines le jury pourra interroger le candidat sur une œuvre inconnue, ce qui est difficile pour les élèves. Pour d’autres, l’épreuve est déroutante : cinq à sept minutes de pratique en théâtre ; en musique, une vidéo enregistrée devra être présentée au lieu d’une pratique devant le jury.

Rénovation de la série « Techniques de la musique et de la danse » (TMD)

Cette nouvelle série technologique rénovée intègre le théâtre et se nommera S2TMD (sciences et techniques du théâtre de la musique et de la danse)

En seconde, l’option technologique est intitulée « culture et pratique de la danse, de la musique et du théâtre ».

Dans le tronc commun du cycle terminal, les enseignements seront les mêmes que dans les autres séries technologiques. Un nouvel enseignement de spécialité « économie, droit et environnement du spectacle vivant » est créé, au-delà des enseignements de spécialité « culture et sciences chorégraphiques, ou musicales, ou théâtrales » et « pratique de la danse, ou de la musique, ou du théâtre ».

Les programmes sont en cours de rédaction, pour application en septembre !

Les propositions du SNES-FSU

Conforter ces enseignements par du temps, des contenus, des programmes permettant à tous les élèves, notamment les plus éloignés de la culture artistique d’avoir accès aux pratiques artistiques et culturelles.

  • Musique, enseignement optionnel et de spécialité : expliciter la notion de projet musical
  • Histoire des arts, option facultative : les objets d’étude devraient paraître dans un programme limitatif :
    • ne saturent pas le temps : trois objets d’étude annuels seraient suffisants ;
    • soient accessibles, divers et intéressants pour des élèves qui ne seront pas des spécialistes et qui seront eux-mêmes d’origines très diverses (par exemple il serait bon d’éviter des objets d’étude tels qu’on en a connus récemment « Scénographier l’art ») ;
    • que ces objets d’étude aient une durée minimale de 3 ans afin de ne pas surcharger les professeurs de nouveaux programmes permanents.
  • Histoire des arts, spécialité 1ère : la deuxième partie de l’épreuve de fin de 1ère est trop difficile (pour des élèves qui n’auront pour certains qu’une année d’HIDA) : le jury peut proposer une œuvre inconnue au candidat. Il serait plus judicieux que le dossier d’œuvres soit composé pour moitié, d’œuvres citées dans le document de synthèse établi par les professeurs, pour moitié, choisies par le candidat.
  • Théâtre, épreuve de spécialité, 1ère : donner plus de temps à l’épreuve pratique afin d’éviter le déséquilibre avec l’entretien avec le jury. En l’état, le temps réservé à la pratique est inquiétant : sur les 15 minutes de l’épreuve pratique, seulement 5 à 7 mn “maximum” sont consacrées au jeu. Le temps restant est un entretien avec le jury. Or la deuxième partie de l’épreuve est aussi un entretien avec le jury… Donc l’épreuve de théâtre va devenir 25 mn d’entretien et seulement 5 à 7 mn de pratique !

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