Bilan de la mise en place des programmes

Les programmes restent dans la logique de ceux de 2008 : chaque enseignant.e doit construire son parcours de formation sans indication de problématiques à travailler. La charge de travail a été alourdie par la mise en place du PEAC, des EPI et du nouveau programme d’histoire des arts.

Cycle 3

La structuration du parcours de formation en séquences n’est plus imposée, ni l’élaboration d’un « projet musical » ou d’une « question transversale », ce qui fait courir le risque de mise en place d’activités juxtaposées, sans lien les unes avec les autres.

Les attendus de fin de cycle (Sixième) sont très flous : « identifier, choisir et mobiliser les techniques vocales et corporelles au service du sens et de l’expression […] ; explorer les sons de la voix et de son environnement […] ». Les repères de progressivité relèvent plutôt du conseil : « les différentes compétences sont mobilisées et travaillées de concert […] la pratique suppose l’écoute et inversement […] l’écoute profite de la mobilisation de la voix […] ».

Censé être mis en œuvre par les professeur.e.s des écoles en CM1 et CM2 et par les professeur.e.s d’éducation musicale en Sixième, ce programme fait fi des différences de cultures professionnelles et des différences de formation entre enseignant.e.s du premier degré et du second degré.

Cycle 4

Les programmes sont dans la logique spiralaire des précédents et posent problème à plusieurs titres : le degré de complexité et de « technicité » est à définir par les enseignant.e.s. Ils doivent choisir les repères culturels et aborder une diversité d’œuvres, de styles, de genres musicaux permettant aux élèves de construire une culture musicale commune, ce qui peut conduire à de grandes inégalités de formation sur le territoire.

Ainsi, les élèves qui changent d’établissement ou d’enseignant.e au cours des quatre années du collège peuvent travailler plusieurs fois les mêmes œuvres, des questions ou projets identiques ou relativement voisins, ou ne pas aborder certaines notions ou certaines questions pourtant essentielles.

Nos propositions

  • Introduction de repères de progressivité au cycle 3 avec un creuset de notions à aborder plus spécifiquement en CM1-CM2 d’une part et en Sixième d’autre part.
  • En Sixième et au cycle 4, la réflexion et la construction des cours pourraient être facilitées par l’identification de repères annuels souples suggérant des pistes de travail porteuses d’enjeux notamment en fonction de l’âge des élèves.
  • Parmi les problématiques travaillées durant l’année scolaire, les programmes pourraient par exemple identifier :
    • en Sixième : une problématique permettant de travailler autour de la diversité des voix ; une problématique permettant de travailler autour de la diversité des instruments ;
    • en Cinquième : une problématique permettant d’aborder les métissages musicaux ; une problématique au choix permettant d’associer la musique à un autre domaine artistique : « musique et arts du visuel », « musique et arts du spectacle vivant », « musique et art du langage » (travail interdisciplinaire possible avec les arts plastiques, l’EPS, le français, les langues vivantes) ;
    • en Quatrième : une problématique permettant d’aborder les risques auditifs ; une problématique permettant d’aborder la diversité des voix en lien avec la physiologie de la voix (travail interdisciplinaire possible avec les SVT) ;
    • en Troisième : une problématique permettant d’aborder la protection et la diffusion des œuvres musicales, la question des droits d’auteur ; une problématique permettant d’aborder les différentes fonctions de la musique (sociale, historique, mémorielle, publicitaire…) ;
    • prendre en compte la discipline en tant que telle au DNB et non uniquement sous la forme d’un positionnement sur les domaines du socle.

Contact : ens.artistiques@snes.edu

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