Les programmes du collège mis en place simultanément sur tous les niveaux de classe dès la rentrée 2016 ont mis les personnels en difficulté : appropriation, construction des cours, articulation avec les différents parcours, conception de l’AP et des EPI, modalités d’évaluation des élèves – souvent imposées localement au mépris de la liberté pédagogique des équipes – multiplication des réunions, conseils de toute sorte notamment pour la mise en place des programmes de cycle… Pour certaines disciplines les horaires ont été diminués, ce qui a parfois conduit à des compléments de service dans d’autres établissements ou à des suppressions de postes.
Quel bilan peut-on tirer un an après la mise en place de ces programmes et des nouvelles épreuves du DNB ? Quels constats ? Quelles propositions ?
Notre analyse des programmes par discipline
- Arts plastiques
- Éducation musicale
- Français
- Langues et cultures de l’Antiquité
- Histoire-Géographie
- Enseignement moral et civique
- Éducation aux médias et à l’information
- Langues vivantes étrangères et régionales
- Mathématiques
- Sciences physiques et chimiques
- Sciences de la vie et de la Terre
- Technologie
- Histoire des arts
Des évaluations qui pèsent sur le métier
Évaluations diagnostiques, formatives, sommatives, auto-évaluation… évaluations chiffrées ou non chiffrées… de nombreuses formes et modalités d’évaluation en classe sont possibles, au service des progrès des élèves. Leur choix relève de la liberté pédagogique des enseignant.e.s concepteurs.rices de leurs évaluations.
Les pratiques interrogées
L’évaluation des acquis des élèves est à la croisée de nombreuses problématiques qui interrogent les pratiques de classe, le travail collectif et la liberté pédagogique, la conception du métier, l’orientation des élèves, le pilotage du système éducatif.
La mise en place du bilan de fin de cycle (fin de Sixième et fin de Troisième) via l’application informatisée LSU conduit souvent à l’imposition par les hiérarchies locales de modalités et de grilles d’évaluation. Elles remettent en cause la liberté pédagogique des enseignant.e.s et génèrent des tensions qui pèsent sur les métiers. L’évaluation des élèves est en fait utilisée comme levier pour transformer, sans le dire, les pratiques professionnelles des enseignant.e.s.
Le LSU
Au-delà des différentes formes que peut prendre l’évaluation, la manière de la présenter et de la communiquer aux élèves et aux familles est décisive. Le LSU est trop complexe pour les familles et génère du travail supplémentaire pour les personnels, sans intérêt pédagogique pour les élèves.
Le SNES-FSU rappelle que le socle commun de connaissances de compétences et de culture n’a pas à être validé ni évalué en cours d’année. Les textes réglementaires laissent la liberté de choisir son ou ses outils d’évaluation : notes, compétences, couleurs, etc. Les notes ne sont pas supprimées (arrêté du 31 décembre 2015 : « Au cycle 3, les bilans périodiques de l’évolution des acquis scolaires de l’élève comportent au moins […], le cas échéant, en classe de Sixième, la note obtenue par l’élève » ; « Au cycle 4, les bilans périodiques de l’évolution des acquis scolaires de l’élève comportent au moins […] la note de l’élève ou tout autre positionnement de l’élève au regard des objectifs d’apprentissage fixés pour la période ».
En aucun cas le positionnement sur les huit domaines du socle en fin de Sixième et de Troisième n’impose de grilles de « compétences » ou d’évaluation « par compétences ».
Un DNB à repenser
Le DNB ne valorise pas les élèves en réussite dans certaines disciplines : les arts plastiques, l’éducation musicale, les langues vivantes, l’EPS ne sont pris en compte que dans le cadre du bilan de fin de cycle. Les épreuves terminales ne sont pas conçues pour favoriser la liaison avec les attentes du lycée. L’épreuve orale engendre de grandes inégalités entre les établissements, notamment du fait de la diversité des projets possibles et du grand flou qui entoure les attendus : https://www.snes.edu/epreuve-orale-DNB-2017.html
Les modifications apportées au DNB dès la session 2018 sont de simples ajustements portant sur l’équilibre entre le socle et les épreuves terminales, et sur l’organisation de ces épreuves.
Pour consulter nos analyses concernant les contenus d’épreuves :
Nouveau DNB : organisation, sujets zéro et analyses
DNB 2017 : les sujets seront circonscrits
Pour le SNES-FSU et le SNEP-FSU, toutes les disciplines doivent compter !
Le positionnement sur les huit domaines ou sous-domaines du socle pour le bilan de fin de cycle doit être abandonné au profit d’une évaluation disciplinaire équilibrée. Le SNES-FSU et le SNEP-FSU demandent la suppression des appréciations (EPI, AP, parcours…) et des éléments de programme travaillés du LSU.
Pour le SNES-FSU et le SNEP-FSU, l’articulation entre évaluation en classe et certification doit être repensée. Le DNB doit être un examen national qui prenne en compte toutes les disciplines et certifie l’acquisition d’une culture commune en terme de connaissances et de compétences définies par les programmes ; il doit être conçu non pas comme un examen de fin de scolarité obligatoire mais comme une étape dans le cadre d’un second degré cohérent, articulant collège et lycée et reposant sur des enseignements disciplinaires.