Le 13 avril, Emannuel Macron annonçait la réouverture des établissements scolaires le 11 mai. Depuis, les personnels de l’Education nationale ont vécu au rythme des annonces floues ou contradictoires : 11 mai, 18 mai, 25 mai, début juin…cette cacophonie gouvernementale génère un climat anxiogène pour les personnels et les familles. Inacceptable et irresponsable ! Qui se rappelle encore que le ministre de l’Education Nationale se faisait le chantre de l’Ecole de la confiance ? Que reste-t-il de cette confiance aujourd’hui ?
Le SNES-FSU a toujours placé l’impératif de santé et de sécurité comme exigence première et comme préalable à tout retour dans les établissements. Le gouvernement a fait l’inverse, faisant prévaloir les enjeux politiques et économiques sur les enjeux sanitaires, négligeant notamment l’avis du conseil scientifique sur la date de réouverture des écoles.
Pour le SNES-FSU, un protocole national, suivant les recommandations du Conseil scientifique, doit donner les conditions de santé et de sécurité nécessaires à la réouverture des établissements. Il doit s’appliquer partout, avant toute réouverture des collèges, lycées et CIO, et quelle que soit la date de réouverture.
Un projet de protocole a été rendu public. Dans les grandes lignes, il correspond aux recommandations du Conseil scientifique et constitue un point d’appui incontournable. Le gouvernement doit maintenant répondre aux questions concrètes posées par la réouverture des établissements : l’État est-il en mesure de fournir des masques pour tous les personnels qu’il emploie ainsi que pour les élèves ? Une quantité suffisante de gel hydro-alcoolique sera-t-elle été livrée dans les établissements ? Le ministre semble avoir abandonné, comme l’exige le SNES-FSU, d’imposer aux personnels des cours en présentiel et en distanciel, mais de nombreuses questions ne sont pas résolues (organisation selon les niveaux etc).
Le SNES-FSU a toujours défendu une conception de l’Ecole comme instrument de formation et d’émancipation des jeunes. Attachés à la réussite et l’épanouissement de leurs élèves, conscients des inégalités qui se sont creusées pendant la période, les personnels sont prêts à retrouver leurs élèves. Mais la santé des élèves et des personnels ne se joue pas à la roulette russe. Le Ministère et les collectivités territoriales doivent très rapidement préciser les angles morts de protocole sanitaire : il faut du temps, de la formation des moyens. Il doit s’appliquer strictement dans les collèges, lycées et CIO. Les personnels doivent pouvoir vérifier, et contester le cas échéant, la bonne application de ce protocole. Si les conditions ne sont pas réunies, un établissement ne peut pas ouvrir. Il en va de la santé et la sécurité de toute la communauté éducative.
Pour le SNES-FSU, les effets scolaires et sociaux du confinement doivent donner lieu à un plan d’urgence pour la rentrée en septembre ( moyens, aménagement des programmes etc.) ce que le ministre semble oublier dans sa réflexion.