Les programmes du lycée sont trop lourds et occasionnent un survol réducteur. Des allégements sont urgents.
Personne ne pouvait vraiment se satisfaire des anciens programmes du lycée, trop lourds au regard des horaires alloués. Les nouveaux sont encore plus chargés : le nombre d’œuvres à lire en Seconde et en Première est irréaliste (huit livres par an) et le nombre d’exercices différents au baccalauréat a encore augmenté.
Bachotage insensé
Les élèves des séries technologiques ont un horaire inférieur de 25 % à celui de leurs camarades de voie générale, mais le programme n’en tient quasiment pas compte. Fatalement, le contenu proprement littéraire et linguistique des apprentissages ne peut que pâtir de cette réforme : l’analyse des textes est si limitée qu’elle conduit à un survol superficiel et réducteur. La réflexion ainsi que la possibilité de progresser et d’approfondir sont sacrifiées au profit d’un bachotage insensé.
Les enseignants de lettres en lycée sont aujourd’hui au bord du découragement face à la charge de travail, à l’accroissement du nombre d’élèves en situation d’échec et à la quasi-absence de formation sur les nouveaux exercices. La préparation à l’épreuve anticipée en Première s’avère mission impossible ! La mise à mal de la liberté pédagogique, notamment en Première du fait des œuvres et parcours imposés chaque année, ajoute encore au sentiment d’être méprisé par l’institution.
Du temps nécessaire
Le programme flou et peu adapté de la spécialité Humanités, littérature et philosophie laisse professeurs et élèves bien démunis. Et une fois de plus, la réforme est l’occasion de fragiliser encore l’enseignement des langues et cultures de l’antiquité.
Dans l’immédiat, le SNES-FSU demande un allégement du programme de français : diminution du nombre d’œuvres à lire, suppression de l’épreuve de grammaire à l’oral de l’EAF, modification du programme de lectures par quart tous les ans et non par moitié à partir de 2021, afin d’avoir le temps nécessaire pour dispenser un enseignement fructueux.