Le 20 septembre dernier se clôturait la seconde campagne de Parcoursup dans le concert des discours officiels d’autosatisfaction.

Seuls 1 175 bacheliers restaient sans proposition de poursuite d’études se félicitaient les deux ministères, Éducation nationale et Enseignement supérieur, manière de faire oublier la disparition des statistiques de près de 20 % des lycéens et les dysfonctionnements majeurs de la plateforme.

La première session avait fait la démonstration que ce dispositif était pensé comme un outil de tri social. Malgré les revendications des personnels, des familles, et même du défenseur des Droits qui a appelé à rendre publiques les algorithmes locaux qui permettent la sélection des jeunes, le gouvernement persiste à ignorer les critiques. Cette nouvelle campagne d’affectation post-bac confirme les premières conclusions : Parcoursup n’est pas un outil d’orientation mais bien un outil de sélection. 

Une session chaotique

Cette session a d’abord été marquée par un bug lors de la publication des premiers résultats. Après avoir reçu une proposition d’admission, des élèves se sont vus signifier qu’ils étaient en réalité sur liste d’attente et non admis. Les ministères ont communiqué sur une supposée erreur de calibrage des capacités d’accueil de certaines formations. Ils ont pointé la responsabilité des équipes sans s’interroger sur le fonctionnement de la plateforme, notamment sur la pratique du surbooking, ou leur responsabilité de n’avoir pas détecté de telles anomalies. Des dizaines de milliers de candidats, au moins 7 % au total, ont vu leurs propositions d’affectation post-bac réinitialisées. Le gouvernement n’a jamais fait un bilan sincère de ce dysfonctionnement.

Les ministères brouillent les pistes

Toute comparaison avec l’année dernière est rendue extrêmement difficile car le gouvernement a non seulement tardé à publier le tableau de bord de la plateforme mais a modifié les bases de calcul des données. Au 19 juillet, date de la fin de la session principale, le nombre de candidats ayant reçu au moins une proposition mais ne l’ayant pas encore définitivement acceptée n’était pas connu. Cela peut pourtant constituer un critère d’évaluation du taux de satisfaction. L’an dernier, ils étaient 148 787, en y ajoutant les 68 510 candidats sans proposition, on pouvait dire que 26,75 % des candidats n’avaient pas trouvé leur formation. Aujourd’hui, encore plus qu’hier, le ministère fait le choix de l’opacité.

Claire Guéville

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