À Lyon, la hausse des effectifs est très marquée et les seuils d’ouverture de classe ont été relevés à 30 même en Sixième. À Clermont Ferrand, 15 % des collèges ont au moins une division dépassant les 30. Pour Strasbourg, c’est 30 classes qui ont dû être ouvertes en juin. À Créteil, des élèves n’ont toujours pas fait leur rentrée faute de places pour les affecter.
Contrairement à la communication ministérielle, les élèves d’ULIS et d’UPE2A n’ont pas systématiquement été comptés dans les effectifs des classes. Cette augmentation démographique combinée à celle du nombre d’élèves à besoins éducatifs particuliers, scolarisés sans moyen supplémentaire, dégrade les conditions de scolarisation et de travail des personnels. Ce sont les contractuels qui, les premiers, ont essuyé les effets de suppressions de postes, subissant un vaste plan social, alors même qu’un nombre important de classes restent sans professeurs dans certaines disciplines (sept professeurs manquant dans un collège parisien).
Gérer ou approfondir la pénurie ?
Les Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) ont été généralisés sans être évalués. La mutualisation des AESH n’est rien d’autre qu’une gestion de la pénurie de moyens humains, au détriment de l’intérêt des élèves. Leur mise en œuvre est chaotique : ainsi, dans les académies de Grenoble et de Bordeaux, des personnels ont été affectés avant que leurs contrats n’aient été signés.
Cette rentrée est marquée par la mise en place d’une deuxième heure supplémentaire obligatoire. Certaines académies ont fait le choix d’augmenter la proportion d’heures supplémentaires dans la dotation des collèges au lieu de créer les postes nécessaires comme à Grenoble (+ 10 %), conduisant des enseignants à subir des compléments de service, tandis que des collègues de leur discipline effectuent des heures supplémentaires. Là encore, la charge de travail augmente.
Tandis que les « écoles du socle » se développent à bas bruit, des dispositifs d’affichage (« arts oratoires », « quart d’heure lecture ») et expérimentations (annualisation en langue vivante avec des séquences de 45 minutes) foisonnent, souvent imposés par la hiérarchie dans le cadre d’une autonomie des chefs d’établissement toujours accrue.
Et nos heures de cours ?
Le temps consacré aux enseignements se réduit d’autant : il faudra élire des éco-délégués (voir ci-contre), créer un ciné-club, consacrer du temps à l’orientation à raison de 12 et 36 heures en Quatrième et en Troisième. Dans l’académie de Créteil, des collègues seront formés à « la discipline positive », dérivée du comportementalisme.
Le SNES-FSU appelle à ne rien se laisser imposer et à continuer d’exiger baisse des effectifs et améliorations des conditions de travail pour l’ensemble des personnels, sans oublier les vies scolaires et les équipes pluriprofessionnelles. Avec les collègues, il dénonce le décalage entre la communication ministérielle et l’#Epreuvederéalité.