À l’échelle des académies, la préparation de la rentrée se révèle périlleuse compte tenu du niveau très élevé des suppressions de postes, et témoigne de l’écart entre les discours ministériels et la réalité. Jamais la liberté de choix du « parcours » de l’élève n’a été si contrainte !

Dans une note adressée aux recteurs le 6 mars dernier, le ministère institutionnalise le principe du contingentement pour les spécialités de la voie générale demandées en dehors de l’établissement d’origine.

Du contingentement à la sélection

Les rectorats doivent dès maintenant repérer les situations locales de « saturation » pour chaque enseignement. Sauf cas particulier, le choix de spécialités pour la Première générale, et a fortiori celui des options pour la Seconde, ne constitue pas un motif de dérogation pour l’inscription en lycée.

Une commission départementale sera chargée d’examiner les dossiers de candidature pour les spécialités n’existant pas dans le lycée d’inscription de l’élève, en particulier celles estampillées « rares » (LCA, Arts, LLCE hors anglais, NSI, SI…). Avis de conseil de classe, notes, projet de poursuite d’études… Les critères de l’examen des dossiers s’apparentent clairement à une sélection en fonction des capacités d’accueil.

Selon les lycées, on assiste localement à des interprétations variables de l’économie de la réforme. Pour les uns, le choix des spécialités s’affiche comme totalement libre, pour les autres, les appariements sont obligatoires. La contrainte des emplois du temps va, de toute manière, se révéler déterminante dans la capacité des établissements à offrir la diversité promise de « parcours ». Au vu des attendus plus ou moins officiels des formations supérieures, ces choix contraints de fin de Seconde ne peuvent qu’inquiéter car ils risquent de peser lourdement dans les possibilités de poursuite d’études. https://www.snes.edu/Libre-choix-dans-la-limite-des-places-disponibles.html

Claire Guéville

CHOIX DE SPÉCIALITÉS : PREMIÈRES REMONTÉES…
Les conseils de classe du deuxième trimestre se terminent, et les premières remontées de terrain sur les vœux de poursuite d’études des élèves de Seconde GT arrivent. Sur un échantillon, certes fragile, de plus de 2 200 élèves répartis dans douze lycées en France, et, en s’en tenant aux sept spécialités les plus fréquentes, on voit par exemple que, parmi ceux qui veulent poursuivre en voie générale, les Mathématiques sont choisies par deux tiers des élèves. Physique-chimie et SVT attirent environ un élève sur deux. Les spécialités HGGSP, Langues vivantes et SES attirent environ un tiers des élèves chacune. La spécialité Humanités, littérature et philosophie semble choisie par environ un élève sur cinq. Quant aux « triplettes » les plus fréquentes, sans surprise, elles comportent souvent deux ou trois disciplines scientifiques. Ces chiffres restent à affiner, mais laissent déjà entendre que les déséquilibres entre séries ne sont pas fondamentalement remis en cause par la réforme Blanquer… Surprise ?


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