Porté par le groupe LREM, cet amendement reprend une recommandation d’une mission parlementaire d’août 2018 sur les directions des écoles : permettre le regroupement d’écoles avec un collège au sein d’un même établissement, à l’initiative des collectivités territoriales de rattachement.
Selon l’exposé de l’amendement, « ces structures permettront de faciliter le parcours et le suivi individuel des élèves de la petite section à la troisième. Elles permettront aussi à de très petites écoles […] d’atteindre une taille critique rendant possibles certains projets pédagogiques, ainsi que des collaborations entre enseignants de cycles différents ».
Chassée par la porte…
Si les difficultés des écoles rurales servent de prétexte et que le texte insiste sur une spécificité de chacun des degrés, il s’agit bien d’institutionnaliser une « école du socle », avec un conseil d’administration et un conseil pédagogique communs. Pour les députés de la majorité, la mutualisation de personnels administratifs facilitera « les échanges, les innovations et les expérimentations » au niveau pédagogique. Un directeur adjoint au principal du collège remplacera le directeur d’école pour assurer la coordination entre premier et second degré, ainsi que le suivi pédagogique des élèves et l’animation du conseil des maîtres.
Perseverare diabolicum
Alors qu’aucune expérimentation d’école du socle n’a fait l’objet d’une évaluation, cet amendement facilitera les services partagés primaire-collège, les regroupements de niveaux, la bivalence… Vieilles lunes que l’on continue de vouloir nous vendre comme des innovations en éducation prioritaire et dans les collèges isolés. Il s’agit d’une modification profonde du système scolaire et d’une mise en cause du statut des enseignants qui ont pour objectif de construire, sur fond d’économies budgétaires, une école inégalitaire dont les élèves des espaces isolés et des milieux populaires feront les frais.