Le décret concernant les sections européennes ou sections de langues orientales (SELO) au baccalauréat est paru le 22 décembre dernier au Journal Officiel.
Ce qui y est écrit n’est pas de bon augure.

Si le renforcement linguistique, dont la quantité n’est pas précisée, est rendu obligatoire, il est financé par la marge. Il s’agit donc ici d’une “entourloupe” supplémentaire qui ne manquera pas d’accentuer la rivalité entre disciplines. Quant à la DNL, il est indiqué que l’élève doit suivre au moins « une heure hebdomadaire sur l’horaire normal de tout ou partie du programme d’une autre discipline ». Cela entraînera avec certitude une complication supplémentaire dans la constitution des groupes et des emplois du temps. Cela implique la constitution de classes entières dont les élèves étudieraient la langue de la DNL. D’autre part, nous ne savons rien au sujet de la Seconde. Suit-elle le même schéma ?

La possibilité pour les élèves de choisir un enseignement en langue étrangère dans une discipline autre que linguistique, en dehors d’une SELO soulève quelques questions. Il est précisé : « Hors section européenne ou section de langue orientale, les disciplines autres que linguistiques peuvent être dispensées en partie en langue vivante étrangère ou régionale, conformément aux horaires et aux programmes en vigueur dans les classes considérées. » Cet enseignement ouvre la possibilité de se présenter à une épreuve spécifique identique à celle des SELO donnant également une mention sur le diplôme.
Il serait tentant pour les chefs d’établissement de privilégier cette SELO “à bas coût” qui, sur le fond, pose la question de ce que voudrait dire, en termes de négation des compétences linguistiques, des enseignants et des élèves, un développement à tout crin de ces enseignements en faible quantité dans une discipline non linguistique. Surtout, d’après la fiche sur les dispositis internationaux (http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Bac2021/26/3/Fiche_dispositifs_internationaux_1060263.pdf), l’enseignant-e qui intervient n’est pas tenu d’avoir la certification en LV, ce qui serait un nouveau coup porté à l’enseignement des langues, jugé définitivement accessoire dans ce dispositif. Au delà de cette dévalorisation de l’enseignement des LV, il s’agit également d’une absence de reconnaissances des qualifications attestées par cette certification.

L’évaluation est, elle aussi, une source d’inquiétude.
« Le diplôme du baccalauréat général et du baccalauréat technologique comporte l’indication de la discipline non linguistique ayant fait l’objet d’un enseignement en langue vivante, suivie de la désignation de la langue concernée, lorsque le candidat, scolarisé ou non en SELO, a obtenu une note égale ou supérieure à 10 sur 20 à une évaluation spécifique de contrôle continu visant à apprécier le niveau de maîtrise de la langue qu’il a acquis dans une discipline non linguistique. »
« L’évaluation spécifique de contrôle continu mentionnée à l’article 2 prend en compte :
– le résultat d’une interrogation orale de langue, qui a lieu à la même période que les autres épreuves de contrôle continu de la classe de terminale, comptant pour 80 % de la note globale ;
– la note sanctionnant la scolarité de l’élève dans sa section au cours de la classe de terminale, qui compte pour 20 % de la note globale. Elle est conjointement attribuée par le professeur de langue et le ou les professeur(s) de la ou les discipline(s) non linguistique(s) ayant fait l’objet d’un enseignement dans la langue de la section. »

Que signifie exactement « niveau de maîtrise acquis dans une DNL » ?
Cette formulation laisse à penser que les professeurs de DNL sont totalement écartés de cette évaluation, d’autant plus qu’il est clairement indiqué qu’il s’agit d’une épreuve de langue.
Deux questions : Y aura-t-il une SELO et une SELO au rabais ou y aura-t-il dévalorisation de la SELO et donc à plus ou moins long terme sa disparition ? Ces hypothèses confirment la volonté de faire des économies substantielles, dans le cadre de la réforme du lycée.

Sans aucun doute, SELO TOMBE A L’EAU…


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