PROGRAMME STMG : Compte-rendu SNES de l’audience sur les programmes avec la DGESCO (direction générale à l’enseignement scolaire)
Lors de la dernière réforme de la série, la difficulté à « faire passer » certains programmes avait été dénoncée. Ce constat trouvait en partie ses causes dans des contenus plus abstraits, complexes, des horaires insuffisants, en particulier pour travailler en effectifs réduits.
Si certaines disciplines voient leurs contenus repris et leur horaire élève augmenter (+1h en sciences de gestion et +1h30 en management), la problématique des heures en effectifs réduits reste entière et n’est pas prise en compte dans la réforme. Or, la question du travail en effectif réduit et des moyens associés est vitale qui plus est avec des contenus complexes. Sans possibilité de mener un travail dans des conditions acceptables, la lourdeur et le caractère trop théorique de certains programmes risquent fort de mettre encore plus en difficulté élèves et enseignants.
Nous demandons à ce que dans les programmes soit précisée cette nécessité de travailler en effectifs réduits et selon les cas avec du matériel adapté. C’est une condition pour que notre spécificité technologique perdure et donner à nos élèves toutes les chances de réussir.
Lors de l’audience au ministère, Le SNES est intervenu plus particulièrement sur les points suivants et a fait des demandes d’améliorations sur plusieurs points de programmes. Ce compte-rendu n’est pas exhaustif : il reprend les éléments les plus importants.
Certains d’entre eux n’ont pu être abordés faute de temps. Des compléments en fonction des remontées que vous nous ferez seront intégrés et communiqués au ministère.
- Le nouveau programme de l’enseignement optionnel technologique de management et gestion de seconde compte tenu de sa densité et de son horaire de 1h30 hebdomadaire est infaisable. S’il est maintenu en l’état, il deviendra un enseignement théorique qui n’aura rien de technologique et qui loin d’éclairer sur les atouts de la série STMG, sera plutôt un repoussoir. C’est pourquoi le SNES a demandé d’en réduire l’ampleur en laissant la possibilité de choisir deux thèmes sur les trois proposés dans le cadre d’une démarche active de mise en situation des élèves.
- En droit et économie, de larges contenus souvent complexes devront être enseignés en seulement 4h hebdomadaires sans perspectives de dédoublements : la question de la lourdeur des programmes est particulièrement problématique dans ces conditions.
- Economie : En dehors de sa lourdeur, le programme d’économie pose un problème de contenu : il doit être revu sur des parties trop complexes et inadaptées à un niveau 1ère et à une série technologique tertiaire. Des parties du programme souffrent d’un problème de positionnement par rapport à la filière. Le SNES est intervenu plus particulièrement sur ce programme sur les thèmes 1,2 et 5
- Thème 1 intitulé « Quelles sont les grandes questions économiques et leurs enjeux actuels ? »
Nous avons demandé une réécriture du point I.2 sur la base des éléments suivants :
La notion de rationalité doit être associée à la fiabilité de l’information et être questionnée.Il faut, comme affirmé dans le préambule du programme, montrer que les notions d’utilité et de rationalité donnent lieu à débat, ce qui permettra de mieux comprendre les comportements en termes de production et de consommation.|
Nous avons demandé la suppression de toutes les notions propres à la marginalité de l’utilité et du coût bien trop complexes à ce niveau de formation et inadaptées à la spécificité de la série. Il faut limiter le programme à la présentation de l’utilité et du coût pour permettre d’interroger la notion de rationalité.
Le § traitant de la production doit être placé avant la consommation dans une perspective de logique macroéconomique.
Nous avons demandé à ce que soit rétablis les biens non marchands dans la notion d’utilité afin d’intégrer les différences d’utilité selon les types d’organisations (notamment publiques)
Sur un plan pédagogique pouvoir initier à la notion de bien public donne du sens ainsi que montrer que l’utilité est différente si l’organisation est publique. (Notion de bien être) (Lien avec management+ plus attractif pour les élèves).
Nous demandons une réécriture complète du dernier § Trop compliqué et peu attractif pour les élèves :
Faire référence à l’économie solidaire sera bien plus attractif et proche des préoccupations des élèves que le « raisonnement marginal ». En substituant à ces notions trop complexes, une approche de la production plus large, on donne plus de sens à ces notions et on est plus cohérent avec la réalité économique (impact et développement de l’ESS).
De plus cela ferait résonnance avec le programme de management et donnerait sens à l’ensemble du bloc de disciplines technologiques.
Point 1.3 : nous avons demandé la suppression de la notion de cout d’opportunité pour se recentrer sur le sens du circuit économique élémentaire
- Thème 2 : comment la richesse se crée-t-elle et se répartit-elle ?
II.2 : Mesure de la production et de ses prolongements
Il manque ici une analyse critique des dégâts que peut engendrer la croissance pour préparer une question qui interpelle sur le développement durable par ex en terminale
II.3 : La dynamique de la répartition des revenus
Le sens de la redistribution ne peut être compris si l’objectif n’est pas explicité clairement (réduction des inégalités) et conduit le raisonnement du processus.
On voit mal d’ailleurs comment séparer la répartition primaire et la redistribution. Le processus doit être étudié dans son ensemble au même moment pour avoir une portée pédagogique.
- Thème 5 : les marchés de biens et services sont –ils concurrentiels ?
Il doit être réécrit La partie V.1 est bien trop complexe voire incompréhensible pour un élève de 1ère STMG. De plus sa rédaction est peu explicite.
La partie V.2 en particulier est très réductrice voire erronée.
Par ailleurs, elle est très peu explicite dans le fond et la forme et infaisable en l’état.
Nous préconisons de revenir aux fondamentaux de la concurrence (types et structures de marché et effets sur la concurrence)
- En management, la préservation de l’ouverture aux différentes organisations y compris non marchandes, favorise l’attractivité de la discipline et est positive.
Cependant, les contenus de première sont un regroupement de ceux de première et d’une bonne partie du programme de terminale actuel avec des ajouts liés au numérique. Même avec 1h30 supplémentaire, il sera difficile de mener un enseignement de qualité avec des mises en situation si on ne procède pas à des allégements. Il faut en particulier :
- Ne pas plaquer la question du numérique « comme une donnée généraliste trop théorique » (point 1.4 et 3.1) mais la lier concrètement à des situations de management observées en tenant compte des synergies qui pourront être faites en terminale avec l’enseignement spécifique.
- Limiter l’étude des stratégies en particulier celle portant sur l’internationalisation et les partenariats. Son étude serait prématurée au niveau 1ère.
De même, les méthodes de travail doivent rester réalistes pour un niveau 1ère et privilégier la compréhension des fondamentaux du management des organisations, des techniques et de leur mise en œuvre au travers de l’étude de différentes situations propres à différents types d’organisations.
- En sciences de gestion et numérique, les contenus peu modifiés devraient aider les collègues en théorie à réinvestir sur la base de leur expérience mais nous demandons que les améliorations qui avaient été demandées sur l’actuel programme soient prises en compte : il s’agit de préciser et de recentrer le programme sur des techniques de sciences de gestion qui pourront être réinvesties et prolongées dans les enseignements spécifiques en terminale dans le cadre de l’enseignement intitulé : « management, sciences de gestion et numérique avec un enseignement spécifique »