Si l’idée d’un engagement citoyen anime toujours les lycéens, il prend, selon le CNESCO, des formes différentes. Certaines préconisations vont dans le bon sens. D’autres méritent d’être débattues.

Le Conseil national d’évaluation du système scolaire (CNESCO) a mené une enquête statistique nationale sur l’école et la citoyenneté auprès de 16 000 collégiens et lycéens de la Troisième à la Terminale. Il vient de publier le premier volet de ce travail consacré aux élèves de Terminale et interroge leurs engagements actuels et futurs au lycée, dans la vie associative et, plus globalement, dans la société civile. L’enquête fait ressortir une confiance modérée dans le système démocratique pour un élève de Terminale sur quatre. Les lycéens se détournent des modalités traditionnelles d’engagement politique, adhésion à un parti ou à un syndicat.

Trop en retrait

Pour autant, ils ne rejettent pas l’idée de s’engager dans la vie de la cité, sous de nouvelles formes, notamment les actions de bénévolat, à travers des associations humanitaires et environnementales. Ils plébiscitent un engagement revendicatif ponctuel : pétitions, manifestations, boycotts.

Face à ce constat, l’école a peu évolué, s’ouvrant encore trop rarement aux projets citoyens et valorisant peu le rôle de délégué. Les élèves ont le sentiment que leurs représentants sont peu écoutés par l’institution. La présidente du CNESCO avance trois préconisations : un compte « temps de bénévolat » associé à l’obtention du baccalauréat, la création d’une plateforme d’opportunités afin d’offrir aux lycéens des possibilités concrètes d’engagement, une formation des personnels aux pédagogies actives.

Pour le SNES-FSU, la reconnaissance de l’engagement ne peut se confondre avec l’évaluation scolaire, encore moins conditionner l’obtention d’un diplôme. Elle doit être associée aux valeurs de volontariat et de gratuité. Concernant la vie lycéenne, ce rapport conforte, indirectement, l’analyse du SNES- FSU sur des méthodes de gouvernance trop éloignées des principes démocratiques. Il rejoint les constats tirés en mai 2016 lors de sa journée nationale CPE, consacrée elle aussi aux « engagements de la jeunesse ».

Olivier Raluy


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