1800 postes de moins dans le second degré à la rentrée 2019 alors que davantage d’élèves seront accueillis. Est-ce là la priorité à l’éducation ?
Les collèges scolariseront 32 000 élèves supplémentaires à la rentrée 2019, la génération nombreuse de 2007, d’ores et déjà les classes de Seconde sont à 35 et plus…
Le ministre prévoit d’amplifier la dégradation des conditions d’étude des collégiens et des lycéens. En guise de palliatif au manque de postes, il envisage de toucher au statut des enseignants pour les contraindre à deux heures supplémentaires au lieu d’une.
Outre le fait que cela ne ferait qu’alourdir encore la charge de travail, les conditions actuelles d’enseignement conduisent déjà une majorité d’enseignants à devoir faire des heures supplémentaires.
En fait le Ministre compte sur les réformes pour permettre ces diminutions de moyens, par le biais des fusions d’académies, par le biais de la réforme du lycée qui augmentera le nombre d’élèves par classe du fait des enseignements communs et privera certains lycées de formations actuellement offertes. .
Toujours privés de revalorisation, inquiets des conséquences des réformes pour leurs métiers et leurs élèves, les personnels du second degré n’ont désormais plus aucun doute sur la place faite au service public d’éducation par le gouvernement.
Le SNES-FSU va alerter la profession et faire entendre le mécontentement général.
Communiqué de la FSU.
Les Lilas le 17 septembre 2018
Suppressions de postes : nouvelle dégradation pour les élèves comme pour les personnels !
Le gouvernement prépare son budget dans le cadre de son orientation de baisse des dépenses publiques. Cela se traduit par des baisses de budgets et des suppressions de postes dans toute la Fonction publique. A l’Éducation Nationale, ce sont 1 400 postes d’enseignant-es et 400 postes d’administratifs qui seraient supprimés.
C’est là la définition du « en même temps » cher au Président de la République qui conduit à dire une chose et son contraire ! Ces suppressions de postes sont incompatibles avec les annonces faites devant le Congrès du mois de juillet prétendant faire de « L’Education, le combat du siècle ». Or, une nouvelle saignée dans les moyens accordés à l’Éducation nationale ne peut pas se conjuguer avec l’ambition d’un enseignement de qualité et d’une plus grande égalité de réussite ni d’une bonne administration du système éducatif. Celui-ci, de la maternelle au lycée, a au contraire besoin d’une politique déterminée d’investissement pour répondre aux enjeux majeurs de l’Éducation et de la Formation.
La FSU dénonce ces suppressions d’emplois dans un contexte d’augmentation démographique. La « priorité au primaire » ne peut se faire par un redéploiement de moyens. Le second degré, de même que les services administratifs, verront leurs moyens amputés, alors que 26 000 élèves supplémentaires arrivent au collège à cette rentrée et que 59% des classes de lycée ont plus de 30 élèves. C’est une nouvelle dégradation des conditions d’études des élèves et de travail des personnels que le Ministre programme.
En annonçant la suppression de 400 postes de personnels administratifs, l’équivalent de l’effectif d’un rectorat, le Ministre éclaire le sens de la fusion des académies qu’il souhaite, de même la finalité budgétaire de la réforme de la voie professionnelle est crûment révélée avec les suppressions de postes d’enseignant-es.
Pour compenser le manque de recrutements, le Ministre veut imposer deux heures supplémentaires aux enseignants du second degré. Concrètement c’est une classe en plus dans bien des cas, ce qui constituera un alourdissement de la charge de travail inacceptable pour la FSU. C’est une nouvelle fois le révélateur du manque de considération dans lequel sont tenus les professeurs puisqu’on considère que leur temps de travail peut être alourdi impunément et sans même leur accord.
La FSU alerte d’ores et déjà les personnels de l’Éducation de cette situation.
Elle exige du gouvernement qu’il reconsidère cet arbitrage et mette en cohérence des objectifs comme celui de la réussite des élèves, d’une nécessaire élévation du niveau de qualification de tous les jeunes, de la revalorisation de la formation avec les moyens humains et budgétaires indispensables.