Des personnels d’éducation toujours en nombre insuffisant
La rentrée s’effectue à nouveau sans emploi de CPE supplémentaire alors que les effectifs élèves attendus sont à la hausse. Situation d’autant plus dégradée avec la perte de 50 postes au concours externe et de 53 postes non pourvus au concours réservé. Le manque de titulaires persiste, le vivier de titulaires remplaçants reste exsangue et le recours aux contractuels explose. Trop de CPE ont des effectifs d’élèves à suivre incompatibles avec un exercice serein de leurs missions. Cette situation est source de souffrance au travail comme l’illustre la récente enquête du SNES-FSU auprès de la catégorie.

Le SNES-FSU a réitéré auprès de la Direction Générale des Ressources Humaines (DGRH) la demande d’ouverture de listes complémentaires. L’amélioration des conditions de travail et l’exercice du métier dans toutes ses dimensions passent par une augmentation du taux d’encadrement. Le SNES-FSU poursuit sa campagne pour résoudre la question de l’adéquation entre les moyens en postes et les effectifs d’élèves à suivre. La qualité du suivi éducatif et la reconnaissance du métier en dépendent.
Il a réalisé une projection chiffrée des emplois nécessaires à un accompagnement éducatif efficace. L’hypothèse la plus basse conclut à un déficit de 1304 emplois, à créer immédiatement pour couvrir les besoins les plus urgents. Celle plus ambitieuse, qui permettrait d’affecter un CPE au suivi de 250 élèves, porte ces créations à 7000, dans le cadre d’un plan pluriannuel.

Une circulaire de missions encore confrontée à bien des résistances institutionnelles
Faire respecter les avancées de la circulaire de missions est une bataille d’actualité. Le SNES-FSU a dénoncé le faible accompagnement institutionnel du texte de 2015 qui fait perdurer le hiatus entre métier prescrit par les textes et métier imposé par les hiérarchies intermédiaires dans trop d’EPLE. Des chefs d’établissement et IPR persistent dans une lecture à contre sens, héritée des années 2000 : un CPE « chef de service », « conseiller technique » du seul chef, loyal et ne devant pas compter son temps (et surtout pas de respecter les 35h hebdomadaires), chargé de rédiger « un projet de vie scolaire ». Ces résistances avérées sont inacceptables et doivent cesser. D’autres mesures de clarifications sont indispensables comme la remise à plat du concours, dont les attendus d’épreuves sont souvent en contradiction avec la circulaire. La formation initiale et continue doit également être mise en adéquation avec l’ambition éducative du texte de 2015. C’est pourquoi le SNES-FSU porte une lecture offensive de la circulaire de missions car là où la reconnaissance du métier est en place, elle a permis de conforter bien des CPE dans leurs pratiques et le respect de leur statut.

Une pratique accrue de profilage de postes à combattre
Autre offensive, le profilage de postes de CPE dans plusieurs académies. Des missions ordinaires de la circulaire sont isolées pour être instrumentalisées et servir de prétextes à un profilage des postes. Pour le SNES-FSU, « s’adapter à des publics particuliers », ainsi que le travail en internat, font partie intégrante des missions de tous les CPE, quel que soit l’établissement d’affectation, y compris REP et REP+. La circulaire de 2015 n’est pas un catalogue où chacun ferait son marché, mais un document de référence pour tous, qui affirme le sens de l’activité éducative et les responsabilités propres et partagées. Le SNES-FSU rejette ce profilage, il a interpellé l’IG-EVS qui a indiqué saisir la doyenne de l’Inspection Générale.

« Rendez-vous de carrière » : le SNES-FSU au côté des CPE
Le cadrage national et la double évaluation sont des avancées. Mais la création d’une agrégation d’éducation et d’un corps d’inspection spécifique, issu de celui des CPE restent une revendication d’actualité. Lors de l’audience de juin auprès de l’IG-EVS, le SNES-FSU a réaffirmé le souhait d’une inspection mieux ancrée dans les réalités de terrain des CPE et demandé que les IPR cessent d’imposer lors des inspections l’animation de séances (réunion AED, formation de délégués, groupe de suivi contre le décrochage…). Cette façon de faire est trop restrictive, voire artificielle, pour rendre compte de la variété et de la richesse du travail éducatif. L’IG-EVS s’est engagé à passer la consigne auprès des IPR de cesser ces pratiques.

Un statut dérogatoire des CPE à reconquérir
Les inquiétudes de la catégorie sont vives et justifiées depuis la sortie des CPE du régime dérogatoire au statut général de la fonction publique.
Après la modification de la composition des CAP des CPE, c’est maintenant la future note de service mouvement qui va acter les conséquences d’une entrée des CPE dans le droit commun nous éloignant peu à peu des enseignants. Au-delà de l’aspect technique, c’est bien d’une attaque politique qu’il s’agit. L’alignement des instances dans le régime général de la Fonction Publique prépare une « gestion de proximité » des affectations et mutations qui fait écho aux velléités de recrutement de « leurs personnels » par les chefs d’établissement. L’enjeu est aussi professionnel, au sens où se joue ici le positionnement des CPE au sein des équipes pédagogiques. C’est pourquoi le SNES-FSU a opté pour une stratégie offensive et va mener la bataille du paritarisme en exigeant d’entrée la réintégration des CPE dans le statut dérogatoire.


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