Le texte initial a été enrichi par des amendements de différentes académies et parfois amendés par les congressistes au cours des discussions du Congrès National.

Vous trouverez ci-dessous les éléments des textes votés en lien avec les classes préparatoires :

« 3.4. L’accès à l’enseignement supérieur
La réforme de l’accès à l’université entrave les poursuites d’études au lieu de les encourager et installe la sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur. Si les enseignants ont un rôle à jouer pour aider les lycéens dans leur orientation, ils n’ont pas à censurer les projets d’étude au regard d’attendus dissuasifs et à géométrie variable. Dans le même temps, la mission d’accompagnement des lycéens par les Psy-EN-EDO est passée sous silence. Ce système pénalise les élèves issus des milieux les plus défavorisés dont on sait la tendance à se censurer dans leurs ambitions. Les bacheliers professionnels et technologiques en seront les premières victimes
Les « fiches avenir » sont un outil discriminatoire et injuste. La rédaction de lettres de motivation est en outre un exercice artificiel et inutile. Pour le SNES-FSU, il est inacceptable que les activités ou engagements des élèves en dehors de l’école, nécessairement discriminants, soient utilisés dans le cadre des procédures d’orientation. Le rôle des psychologues de l’Education nationale doit être renforcé dans leur mission d’accompagnement de tous les lycéens et étudiants dans leur projet d’orientation. L’État doit donner à l’enseignement supérieur les moyens d’accueillir les bacheliers, dans la formation qu’ils demandent. Face à l’augmentation du nombre d’étudiants prévue pour les cinq années à venir, le SNES-FSU demande un plan d’urgence de financement de l’université publique permettant l’augmentation des capacités d’accueil, la construction de nouvelles universités et l’embauche de personnels titulaires.
Il faut renforcer les moyens à l’université en les portant de 10 000 euros à 15 000 euros par étudiant. CPGE, STS et premiers cycles des universités doivent disposer de moyens équivalents leur permettant d’atteindre leurs propres objectifs. »

(…)

« Classes préparatoires aux grandes écoles

4.8. Grâce à un fort taux de poursuite d’études et d’intégration dans les Grandes Écoles et une bonne insertion professionnelle après cinq ans d’études supérieures (2+3), les CPGE dans leur diversité (effectifs, niveau de sélection, baccalauréat d’origine, implantation territoriale…) attirent de plus en plus de bacheliers. La hausse importante du nombre de bacheliers depuis quelques années, qui devrait se poursuivre, impose d’initier un nouveau cycle d’ouvertures de classes comme cela s’est produit à la fin des années 80 début des années 90. C’est une bonne centaine de CPGE de toutes les filières qu’il faut ouvrir à l’horizon 2025. Ces classes doivent être financées à hauteur de leur coût réel et faire l’objet d’une dotation particulière clairement identifiée dans la DGH des établissements concernés.

4.9. Le taux de poursuite des bacheliers généraux en CPGE ne doit pas descendre sous les 13 % et tendre vers les 3 % pour les bacheliers technologiques, faute de quoi la sélection sera de plus en plus dure ce qui mettra à mal la relative démocratisation qui s’est amorcée ces dernières années. Les mandats concernant l’ouverture sociale et la diversification de l’offre en CPGE votés aux Congrès précédents sont toujours d’actualité. Un meilleur accès des élèves issus des CSP défavorisées est impératif et nécessite la mise en place de dispositifs appropriés d’aide à la réussite scolaire, en dotant, par exemple, davantage les établissements qui accueillent des élèves plus fragiles (sans redéploiement entre établissements). Cela permettra plus de dédoublements que ne le prévoient les textes pour prendre en charge efficacement ces élèves qui, sinon, sont noyés dans la masse des 48 élèves par division. Les CPES, qui s’adressent à des élèves capables de réussir de longues études à condition de compenser dès le départ leur manque de maîtrise des méthodes de travail et la faiblesse de leur culture générale, peuvent permettre de lutter contre les inégalités et doivent être développées. Le doublement des classes préparatoires destinées aux bacheliers professionnels, en passant de 4 à 8 classes sur tout le territoire, étofferait la diversification des débouchés pour ces bacheliers.

4.10. L’Île-de-France concentre encore un tiers des étudiants de CPGE et dans la seule ville de Paris un étudiant sur cinq. La création de nouvelles classes pourrait être l’occasion d’un rééquilibrage territorial avec l’ouverture de classes préparatoires de proximité tout en veillant à ne pas mettre en difficulté les classes existantes, en particulier en filière littéraire.

4.11. Au-delà de l’intérêt que peut revêtir une expérience en milieu professionnel pour un étudiant de la filière économique et commerciale, en faire une activité obligatoire sur temps scolaire, sans cadrage national pose problème, les CPGE ne préparant pas à une insertion professionnelle mais à un concours. La mise en place de stages ne doit pas se faire sans acceptation préalable des équipes pédagogiques et sans consultation des représentants des personnels au CA. »

Concernant l’informatique, le SNES-FSU réfléchit depuis longtemps, à un enseignement spécifique de l’informatique. Le Congrès de Marseille, en 2014, avait débouché sur un mandat d’études sur la question d’une discipline informatique à part entière ou son intégration dans une discipline existante. Celui de Grenoble en 2016, avait ensuite avancé puisqu’il stipulait: qu’une réflexion était nécessaire sur les contenus d’un éventuel enseignement informatique et de sciences du numérique pour tous et toutes, avait fait le constat que l’évolution du CAPES de Mathématiques avec une option informatique n’était pas satisfaisante et nous engageait à aller vers « l’aboutissement de cette réflexion » sur « la question de la création d’un concours de recrutement de professeurs dont l’enseignement couvrirait l’informatique et les sciences du numérique. » Au même moment, nous décidions pour les CPGE que l’informatique devait être reconnue comme discipline et enseignée par des enseignants spécifiques, un enseignement à horaire hebdomadaire sur toute l’année. Nous indiquions également que le ministère devait accélérer la création de postes d’informatique.
Dans la droite ligne de ce qui avait été décidé précédemment, le SNES-FSU a décidé lors du Congrès de Rennes d’aller plus loin et de se mandater pour la création d’une agrégation d’informatique :

« Des enseignements visant à construire des savoirs et connaissances liés à l’informatique et au numérique sont présents à tous les niveaux du 2dnd degré, mais éclaté entre plusieurs disciplines. Le Gouvernement fait de ce type d’enseignement un enjeu de communication et organise encore leur développement, notamment en lycée. Enfin, un enseignement d’informatique est présent en CPGE dans de nombreuses filières. A ces titres, le SNES-FSU revendique la création d’une agrégation d’informatique, qui permettrait de couvrir les besoins déjà présents et à venir en personnels qualifiés, formés et compétents, dans le cadre statutaire normal.
Un tel concours limiterait le recours à des recrutements de contractuels ou la création de postes spécifiques pour valoriser les certifications déjà détenues par les collègues. Déclinés en même temps en concours interne, il offre une possibilité d’évolution de carrière à des collègues qui disposent de certifications ou issus de disciplines sans agrégation et disposant de compétences dans le domaine et d’expérience professionnelle d’enseignement de ce type de contenus. »

Concernant la carrière des professeurs de chaires supérieures, le Congrès National de Rennes s’est prononcé en faveur des mandats suivants :

« Malgré le verrou de la Fonction publique, le SNES-FSU a obtenu que les professeurs de chaires supérieures bénéficient des mesures PPCR. Pour parfaire cet acquis, il revendique une durée de 3 ans pour le 5ème échelon et un débouché à la HEB au sein même du corps. »

Enfin, peu avant les congrès académiques, il y avait eu sur la liste de diffusion CPGE du SNES-FSU des échanges concernant les missions de coordination ou de professeurs référents. Voici ce qu’il en est ressorti au Congrès :

« Pour les enseignements post-bac, les missions de coordination doivent être reconnues sous forme indemnitaire ou d’allègement d’horaire. »

Le Congrès suivant aura lieu en 2021. Le SNES-FSU entend travailler syndicalement pendant ces trois ans pour parvenir à obtenir la mise en œuvre de ses mandats.


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