Comment participer à des réunions de « concertation », quand le ministère se refuse à fournir le moindre document préparatoire ? On peine à croire en l’absence d’anticipation alors que les textes sur la réforme du baccalauréat doivent être soumis au Conseil supérieur de l’Éducation le 21 mars prochain.

Le ministère persiste à vouloir entretenir l’incertitude et l’illusion du dialogue. À lire le seul document de cadrage des groupes de travail, on reste abasourdi par les sujets de discussion censés couvrir le champ des réformes du bac et du lycée. Le ministère réduit ici l’échange aux modalités d’application de réformes décidées en amont et à des considérations annexes.

Sujets mineurs

Choisir le nom des épreuves ou discuter du terme de « maturité » pour le cycle terminal devrait-il donc être considéré comme un élément central ? À côté de cela s’amoncellent pêle-mêle des questions sur l’organisation du contrôle continu et les coefficients des épreuves, une question sur les modalités d’organisation du baccalauréat dans la voie technologique et les futures classes de Seconde et de Terminale sans plus de précisions. On ose espérer que le ministère a déjà quelques éléments de réponse aux interrogations qu’il formule pour des réformes qu’il entend imposer à marche forcée… À ce jour, il n’y a eu en réalité aucune concertation ni même le début d’une discussion. Le ministère a simplement multiplié les audiences bilatérales mettant sur le même plan les associations et les organisations syndicales, sans distinction de représentativité. Pourtant, le projet est mûr depuis longtemps puisque les actuelles propositions s’inspirent directement des rapports de l’inspection générale de 2011 et de Terra Nova (juin 2016). Comment ne pas voir dans cette méthode une stratégie de rétention de l’information, distillée par bribes, pour anesthésier les contestations et gagner du temps ? En tout état de cause, le SNES-FSU refusera de participer à des réunions en l’absence de textes préparatoires et d’ordre du jour clair.

Claire Guéville

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