Dans un gouvernement « en marche », la principale crainte du ministère de l’Éducation nationale est d’être considéré « en recul ». Témoin les modifications apportées au brevet des collèges qui se résument à de simples ajustements ! Le ministère reste donc sourd aux attentes de la profession, épuisée par la mise en place express de la réforme. Les enseignants demandaient une simplification de l’évaluation, actuellement illisible pour les parents et les élèves, avec l’abandon des huit (sous-) domaines du socle pour le bilan de fin de cycle au profit d’une évaluation disciplinaire équilibrée ainsi que la suppression des appréciations inutiles (EPI, AP, parcours…) et des éléments de programme travaillés du LSUN. C’est ce que demande le SNES-FSU ainsi qu’une refonte du DNB qui donnera la même importance à chaque discipline, qu’elle soit évaluée par le contrôle continu ou une épreuve terminale.
Le ministère constatant que trop d’élèves obtenaient ce diplôme avec la seule évaluation du socle a souhaité renforcer le poids des épreuves terminales en leur attribuant 400 des 800 points. Les seuils permettant d’atteindre les mentions ont été ajustés sur 800. Par ailleurs, le niveau de maîtrise satisfaisante ne rapportera plus que 35 points par item au lieu de 40. Seul un élève ayant une très bonne maîtrise dans tous les domaines obtiendra son DNB avant même de passer les épreuves terminales. Conséquence des ajustements de juin 2017, les enseignements facultatifs de langues et cultures de l’antiquité, européennes ou régionales et la LSF apporteront de 10 à 20 points de bonification au candidat pour l’évaluation du socle.
L’histoire des arts est officiellement réintégrée comme une possibilité de sujet d’oral. Les cinq épreuves sont de nouveau différenciées mais 50 points seulement sont attribués aux écrits d’histoire-géographie-EMC et de sciences et technologie contre 100 pour ceux de français et de mathématiques, instaurant, de fait, une hiérarchie entre les disciplines. Pour plus d’équité entre les disciplines, le SNES-FSU a proposé que chaque épreuve terminale soit notée sur 80. Cet amendement a été adopté par le Conseil supérieur de l’Éducation (consultatif), sans être retenu par le ministère.

Une remise à plat s’impose

Une note de service accompagnant l’arrêté devrait préciser que les sujets seront disciplinaires. Elle fixerait également un cadrage de l’épreuve orale. S’il le souhaite, l’élève peut présenter son oral dans une langue vivante étrangère ou régionale enseignée dans son collège, en présence d’un membre du jury de la discipline choisie. L’épreuve de sciences et technologie porterait sur deux des trois disciplines. Celles-ci seraient connues deux mois avant l’épreuve. La correction en serait d’autant plus compliquée que le candidat composerait sur une même copie.
Si le SNES-FSU voit d’un œil favorable le rééquilibrage des points au DNB entre bilan de cycle et épreuves terminales, cette mesure reste marginale et ne règle pas les nombreux problèmes posés par les nouvelles modalités d’évaluation. Le SNES-FSU appelle à une remise à plat de tous les textes sur l’évaluation.
Anne-Sophie Legrand

JORF n°0278 du 29 novembre 2017
Arrêté du 27 novembre 2017 modifiant l’arrêté du 31 décembre 2015 relatif aux modalités d’attribution du diplôme national du brevet
NOR: MENE1731390A

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