Du côté de François Fillon le projet est clairement réactionnaire mettant en avant l’autorité virtuelle, le retour aux fondamentaux, la mise sous tutelle de l’enseignement professionnel dépendant des Régions et des branches professionnelles, l’augmentation du temps de travail des enseignants, les suppressions de postes. Du côté du candidat d’« En marche » règne beaucoup de flou, méthode érigée semble-t-il en système pour tenter de capter des voix de nature diverse. On relèvera l’apologie de l’autonomie et des mesures relevant de l’affichage comme l’interdiction des téléphones portables à l’école et au collège.

Hamon, Mélenchon
À gauche, les candidats sont conscients des inégalités inhérentes à notre système éducatif, des dégâts causés par les suppressions de postes massives de l’ère Sarkozy dont élèves et personnels payent toujours les conséquences, du besoin de mixité dans nos établissements afin de contribuer à former et qualifier l’ensemble des jeunes considérés comme tous éducables.
Mais on notera un certain nombre de points différents entre les programmes de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon, notamment la place faite au secondaire. Dans les 40 000 postes proposés par B. Hamon, le second degré est oublié alors même que les effectifs explosent, pas de critique non plus sur les dégâts provoqués par la réforme du collège, les méthodes de gouvernance. Jean-Luc Mélenchon, dans une lettre adressée aux enseignants, développe de son côté un certain nombre de mesures propres à redonner un élan au système éducatif, en adoptant la proposition de la FSU d’une scolarité portée à 18 ans, en évoquant des prérecrutements et le recrutement de 60 000 enseignants supplémentaires.
Manifestement, la souffrance au travail amplement manifestée par les personnels du fait des méthodes de management, de la non prise en compte voire la négation de leur expertise, ne lui a pas échappé non plus que le besoin de développer la formation continue et une évaluation centrée sur le conseil. Reste dans ce programme, comme dans celui de Benoît Hamon, le peu de mentions du lycée, de son articulation avec le supérieur et de la réflexion à mener pour préserver l’unité du secondaire.

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