Ces dernières années, nous avions assisté à une tentative d’externalisation de la difficulté scolaire avec la création d’une multiplicité de dispositifs (PPRE, dispositifs relais, PAI…), visant des individus extraits de la classe. La loi d’orientation remet l’accent sur le travail dans la classe, ce que confirme le décret n°2014-1377 du 18 novembre 2014 précisant que l’accompagnement pédagogique des élèves doit se faire “de manière privilégiée au sein de la classe”. Mais contrairement aux apparences, il e s’agit pas de tirer profit du travail collectif; la classe n’est ici envisagée que comme un agrégat d’individus ayant chacun leurs besoins spécifiques. Dans un contexte de classes surchargées et de plus en plus hétérogènes avec injonction à l’inclusion SEGPA, ULIS, etc…) indépendamment de la réalité des situations dans les établissements, les derniers textes réglementaires liés à la réforme du collège n’apportent qu’une réponse: “la différenciation pédagogique” , entendue comme une adaptation des contenus au potentiel supposé des élèves. Outre que l’institution se dédouane de ses responsabilités, elle les transfère de fait aux enseignants désormais sommés de préparer et de mettre e place autant d’approches pédagogiques qu’il y a d’élèves en classe. Ils sont directement rendus responsables de tout échec éventuel.
Cette fuite en avant, qui donne à penser qu’on peut gérer simultanément autant d’objectifs pédagogiques qu’il y a d’élèves dans une classe, ignore le fait que les apprentissages se font généralement “dans et par le groupe” et fait l’impasse sur les profits que les élèves peuvent tirer d’un travail collectif en classe hétérogène. Faute de moyens, l’aide est réduite à une gestion bureaucratique de la difficulté scolaire par la multiplication des paperasses à remplir. Loin d’un collège où chacun aurait son plan, son projet ou son programme individuel (PPRE, PPS, PAP, ….), le SNES-FSU défend un collège où la coopération entre élèves serait la base de travail; un collège où la coopération entre élèves serait la base de travail; un collège où les mêmes objectifs seraient visés pour tous les élèves, avec des pratiques diversifiées mais non différenciées dans le cadre de classes aux effectifs raisonnables, régulièrement dédoublées, afin de permettre l’appréhension des difficultés inhérentes à l’apprentissage.